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(Image d’ESA-Sentinel-2 avec données modifiées de Copernicus Sentinel [2018])

Dans le sud-ouest de Bangladesh, l’aquaculture est une source de nourriture essentielle et joue un rôle important dans l’économie locale. Jusqu’à récemment, les terres dans cette région étaient pour la majorité des terres agricoles, des rizières alimentées par des eaux pluviales et fluviales. L’utilisation des terres a évolué à cause des changements climatiques et géophysiques dans les dernières décennies (envasement des principaux réseaux fluviaux). Les agriculteurs ont dû s’adapter, en transformant les rizières en bassins d’aquaculture. La production aquacole de cette région est basée principalement sur des espèces d’eau douce ou saumâtre avec un fort potentiel d’export. Les autorités régionales, avec le soutien des organismes internationaux, ont pour mission d’assurer la durabilité de ces exploitations, mais il est difficile -voire impossible – d’effectuer une étude terrain sur un si vaste territoire. Mais une nouvelle méthode développée par la société CLS montre le fort potentiel des données d’observation de la Terre issues des satellites européens pour inventorier les exploitations aquacoles en Bangladesh.

Mesurer l’impact de l’aquaculture sur l’environnement

La FAO de l’ONU (l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) aide les pays à répertorier les emplacements des infrastructures aquacoles et les classifier selon leur type, afin d’améliorer la gestion de ces zones. Dans un projet financé par le NACA (Network of Aquaculture Centres in Asia-Pacific) et soutenu par la Blue Growth Initiative (BGI) et le Département des pêches et de l’aquaculture de la FAO en collaboration avec World Fish (WF), la société CLS a entrepris une étude sur l’utilisation de l’imagerie satellitaire pour aider les autorités régionales à mesurer l’impact de l’aquaculture sur l’environnement à Bangladesh. Ce projet innovant combine l’imagerie satellitaire de haute résolution avec des études terrain pour bien identifier des zones d’aquaculture, en caractériser leur cycle de vie et constituer un inventaire.

Ce projet utilise une méthode développée dans le cadre du projet H2020 Bluebridge, pour promouvoir l’utilisation des données d’observation de la Terre dans les inventaires aquacoles. CLS a adapté cette méthode pour le cas spécifique du sud-ouest du Bangladesh, où deux types d’exploitations aquacoles peuvent coexister : des bassins inondés en permanence et utilisé pour l’aquaculture toute l’année, et un système hybride appelé “gher” où les cultures alternent entre aquaculture et riziculture, selon la saison.

L’importance de l’imagerie satellitaire

Dans le cadre de ce projet, l’utilisation de séries temporelles d’images optique satellitaires s’est montrée cruciale pour classifier l’utilisation saisonnière des terrains, vu l’importante surface à étudier (625 km2) située dans des zones reculées. Les images du satellite européen Sentinel-2 se sont avérées les plus adaptées pour étudier la zone en question grâce à leur résolution spatiale de 10 mètres et les passages du satellite tous les 5 jours au-dessus de la zone.

Une zone d’étude a été sélectionnée dans le sud-ouest du Bangladesh. Dans un premier temps, les bassins et les “ghers” ont été délimités automatiquement, suite à l’application d’un filtre Normalized Difference Water Index (NDWI) sur les images Sentinel-2. Les résultats de cette détection automatique ont par la suite été validés par des experts de SIRS, filiale de CLS. Cette approche a permis la délimitation de zones pressenties être des zones aquacoles, et parmi ces zones, 50 points d’intérêts ont été identifiés pour une vérification terrain.

Les 50 points d’intérêts ont tous été visités et analysés par l’équipe terrain de l’université de Khulna, menée par le Prof. Dr. Khandaker Anisul Huq. L’objectif de cette équipe était de valider les résultats de la méthode de détection proposée par CLS.

Sur les 50 sites identifiés, 45 ont été correctement classifiés avec la méthode proposée par CLS.

L’étude montre que les données d’observation de la Terre et la méthode développée dans le cadre du projet H2020 BlueBridge peuvent être adaptées au cas spécifique de Bangladesh afin de rendre compte des infrastructures aquacoles et fournir un inventaire préliminaire pour planifier et gérer à plus long-terme l’aquaculture dans cette zone. Par ailleurs, CLS a fourni une série de recommandations pour améliorer les résultats de cette étude, basée sur des observations satellitaires additionnelles dans les algorithmes de détection automatique pour de futurs projets.

Les objectifs du projet

  • Développer une méthode pour faire l’inventaires des infrastructures aquacoles sur une zone d’intérêt grâce aux données d’observation de la Terre
  • Fournir des outils d’aide à la prise de décision basées sur des données d’observation récentes et des tendances de production
  • Fournir la délimitation géographique des sites, mesurer la distribution des fermes, les conditions environnementales,les impacts et les risques pour l’écosystème
  • Fournir des données afin d’augmenter la production, améliorer les préparatifs en cas d’urgence (y compris pour les maladies), réduire les risques en général
  • Mesurer l’impact des changements climatiques sur l’écosystème aquacole

Durée de l’étude: De novembre 2017 à mai 2018

18: nombre d’images Sentinel-2 étudiées dans le cadre du projet

625 : nombre de km² analysés dans le cadre de l’étude

50: nombre d’entretiens avec les agriculteurs locaux

25,000 : nombre d’infrastructures aquacoles détectées dans la zone d’intérêt

9.5 million: nombre de personnes (73 pourcent de la population) impliquées dans la pêche de subsistance dans les zones d’inondation à Bangladesh

En savoir plus:

http://www.fao.org/fishery/countrysector/naso_bangladesh/fr

https://www.bluebridge-vres.eu/